jeudi 14 janvier 2016

Les petits chaussons à la viande façon indienne



Et quoi de mieux pour commencer ce blog qu’une bonne petite entrée pour nous mettre en appétit, et comme les voyages forment la jeunesse, nous irons de ce pas en Inde...

Ah l’Inde ! Katmandou ! Quand j’étais petit, un de mes tontons était parti vivre là-bas, à la grande époque, et en était revenu avec plein de choses merveilleuses dans ses fontes. J’avais ainsi découvert les kitchissimes cartes postales indiennes, avec paillettes et tout et tout, dont une, qu’il m’avait offert avec Ganesh, le dieu à tête d’éléphant, le dieu de la sagesse, de l’intelligence, de l’éducation et j’en passe... On y expliquait comment son papa, Shiva, un jour de colère, lui trancha la tête (je résume hein) et comment sa Maman, Pârvatî, fort mécontente (ben oui quoi, ça contrarie quand même un peu) exigea qu’il rende la vie à son fils... Il trouva donc un jeune éléphant, lui trancha la tête (oui, à lui aussi) et la posa sur le cou de Ganesh qui revint aussitôt  la vie... Et oui c’est cool d’être un dieu, la greffe de tête c’est très pratique.


Mon Tonton revint aussi avec les fameuses Beedies, les cigarettes indiennes, et leur odeur inimitable que j’ai encore dans les narines, ainsi qu’un masque de démon népalais que j’ai encore à mon mur, des encens et des épices aux odeurs mystérieuses qui me parlaient d’ailleurs...

Mon autre contact avec l’Inde, c’était les films que me montrait mon Papa, "Gunga Din", ou "Les Trois lanciers du Bengale" où de méchants thugs adorateurs de Khâlî menaçaient, bien sûr, les gentils héros britanniques...

Après, plus tard, bien plus tard, j’ai découvert les films de Bollywood et là... quel régal !

Peut-être est-ce pour cela que j’aime tellement la cuisine indienne... en tout cas, j’en fais très régulièrement, dont cette petite recette qui est en fait un mélange de plusieurs recettes indiennes à ma façon.



Mais Voyons :

Pour la pâte : (oui ce genre de pâte, pas celle du Galoup).

     500 gr de Farine tout ce qu’il y a de plus basique.
1 bonne pincée de sel
20 cl d’eau.
10 cl d’huile d’olive
1 jaune d’œuf.

Pour la farce :

400gr de bœuf haché (bon là, je perds déjà tous mes amis et lecteurs végétariens. Ceci étant on peut aussi mettre du mouton, ou votre belle-mère, votre conjoint ou conjointe si vous avez envie de vous en débarrasser ni vu  ni connu et que vous vous appelez Sweeney Todd)
1 demi-bol de petits pois (je les préfère congelés ou frais, mais si vous n’en avez qu’en boîte...).
Huile d’olive
1 oignon
2 échalotes
1 demi piment vert haché très fin.
1 demi bol de cacahuètes concassées (ou de noix de cajou si vous préférez).
Quelques feuilles de coriandre hachée (soit achetées fraîches et hachées par vos soins soit achetées chez picard déjà hachées, je suis pas bégueule)
La chair d’une grosse tomate (ou de deux normales).
Sel.
Poivre.
Curry Garam Massala et tikka massala (ou curry générique de chez Ducros ou ailleurs)
Une petite cuillère de graines de cumin.

Bon, vous êtes prêts ?


On y va?

Allez-suivez-quoi !

Sortez une bonne poêle genre « poêle des familles », celle qu’on a tous au fond du placard, versez-y un filet d’huile d’olive et faites le chauffer à feu assez vif. 

     Pendant qu’il chauffe, attrapez votre bœuf haché (comment ça il est encore sur pattes ? Ah ben là, c’est pas mon problème, débrouillez-vous, coincez-le, prélevez-lui un morceau et hachez-le vous-même) et versez-le dans l’huile.

Salez, poivrez et saupoudrez de curry (en ce qui me concerne, j’ai mélangé trois currys différents jusqu’à obtenir le goût que je souhaitais, c’est à convenance, vous pouvez n’en utiliser qu’un) et faites bien cuire votre viande.

Une fois qu’elle est bien cuite, prenez une assiette et réservez là.

Arrêtez malheureux ! Ne jetez pas l’huile et ne lavez pas la poêle. Ouf ! On l’a échappé belle !

Hachez l’oignon, les échalotes et le piment vert (méfiez-vous avec le piment vert et surtout ne vous touchez pas les yeux, les lèvres, etc. même après avoir lavé vos mains à l’eau et même une demi-heure plus tard vous risqueriez d’avoir de fort mauvaises surprises... d’ailleurs ça me rappelle une blague qu’on faisait quand j’étais gosse, au réfectoire, en frottant au piment le bord des verres des copains... Effet garanti. Tu t’en souviens Lionel ?).

Et tant qu’on y est concassez les cacahuètes (oui oh ça va hein ! Arrêtez de rire au dernier rang, vous avez vraiment les idées mal placées !).

Prenez vos tomates et réduisez-les en pulpe, elles l’ont bien cherché (pour ma part je laisse la peau, mais certains, qui la digèrent mal, préfèrent l’enlever, c’est affaire de goût ou de confort gastrique).

Et maintenant, allons-y :

Faites revenir l’oignon (vous l’aviez pas vu s’esbigner ?), les échalotes et le piment dans la poêle ou vous avez fait cuire votre viande (j’espère que  vous l’aviez pas lavée, ça aurait été dommage de perdre tout ce délicieux jus de viande au curry). Une fois que l’oignon et les échalotes sont bien transparents, rajoutez-y la viande, puis les petits pois, puis les tomates en purée, les cacahuètes (ou noix de cajou) et les graines de cumin.

C’est bon vous suivez tous, oui, vous aussi au fond, le type des cacahuètes ? Tiens je vais vous appeler Mister Peanuts ça vous apprendra.

Faites mijoter tout ça à feu doux en remuant de temps en temps une petite dizaine de minutes. Goûtez et rajoutez du curry si besoin,  à votre convenance (moi j’aime bien relevé, et je n’hésite pas à forcer un peu sur le piment, mais ça, c’est mon goût à moi et je me méfie parce qu’après je suis le seul à pouvoir en manger). Vers la fin, rajoutez les feuilles de coriandre hachées.

Sentez-moi ça ? Ça met pas l’eau à la bouche, ça ? Elle est pas bonne la tambouille à Tonton Galoup ?

Une fois les dix minutes écoulées, retirez la poêle du feu (ou de l’induction, ou du dragon si c’est lui qui chauffe, enfin on se comprend).

Il est temps de s’occuper de la pâte.


Dans un saladier, versez les 500gr de farine, creusez au centre un petit trou et ajoutez-y le sel, l’huile d’olive et l’eau... Et après, devinez... Eh oui il va falloir, comme on dit, mettre les mains à la pâte... et pétrir.

Bon Mister Peanuts arrêtez de pleurer ! Je vous avais prévenu avec le piment vert, voilà. Ah ben ça c’est malin ! Et oui ça chauffe. (D’ailleurs, le saviez-vous, il y a une échelle pour mesurer les piments, elle se nomme échelle de Scoville. Elle monte pour l’instant de 0 à 2 millions à peu près. Et si vous vous demandez comment on mesure la force d’un piment et bien c’est fonction de la concentration en capsaïcine (un composé chimique de la famille des alcaloïdes) ce qui fait qu’un piment vous brûle.
Pour vous donner une petite idée, voiçi quelques exemples:

Le Paprika c’est 100-150
Le piment d’Espelette 1500 – 2500
Le piment oiseau c’est 30 000 – 60 000
Le piment habanero (antillais) c’est 100 000 – 350 000 (je fais avec une super sauce dont je vous donnerai un jour la recette)

Le plus fort que j'ai goûté, un piment indien, le Buth Jolokia, monte à plus de 1 359 000 (j’ai essayé une fois sur un bout de cure-dent, et je vous jure, je ne crains pas les piments, mais là, c’est vraiment du feu) et enfin le Trinidad Scorpion qui est je crois, pour l’instant, un des plus fort du monde et qui monte à 1 463 700 sur l’échelle). Je vais me commander, sur Sauce-piquante.fr, une sauce au Buth Jolokia ou une au Trinidad Scorpion... Je vous en dirai des nouvelles.)




Vous avez vu ? Sur le blog des Galufres, on apprend des choses. Vous pourrez vous la péter auprès des copains et des copines.

Bon pour les autres...

Malaxez donc tout ça jusqu’à obtenir une pâte homogène, lisse et bien souple et laissez reposer 45 minutes sous un linge.

Je ne sais pas moi... allez donc lire un bon livre ! Un "Galoup", Un "Simulacre", Un "Enfants d’Erebus" ou mon tout dernier à paraître chez Scrineo : "Tellucidar" ! Ou une bonne bande dessinée, « Le rêve de Jérusalem » de mon ami Lionel Marty, ou une de celle de Cécile Brosseau. Comment ça, c’est la pub subliminale ? Mais pas du tout !

Ou alors allez boire un coup, y’a pas une petite bouteille ouverte par là ?

Après, attrapez votre rouleau à pâtisserie, ou, pour les plus prolétaires d’entre vous ou les étudiants (je suis passé par là moi aussi) leur vieille bouteille de vin, et étendez la pâte sur un plan de travail légèrement fariné (quand je dis « plan de travail » c’est des effets de manche pour désigner votre table de cuisine, enfin moi en tout cas c’est là que je cuisine, mais « plan de travail » ça fait tout de suite plus « pro » vous trouvez pas).

Étirez-la bien, qu’elle soit assez fine, mais pas trop quand même (oui je sais c’est pas précis, précis, mais bon, j’allais pas mesurer à la règle non plus).

Alors pour ceux qui ont des tables en bois ou en matériaux un peu « collant » je préconise d’étendre la pâte sur un papier sulfurisé, ça évite qu’elle reste accrochée à la table et des crises de nerfs... (je suis pour la paix des ménages).

Une fois que vous l’avez bien étendue, il y a deux solutions. Soit vous êtes comme moi et vous avez un jour craqué, chez Lidl, sur les petits machins à fabriquer les chaussons (vous avez pas remarqué, on trouve toujours un truc ou un bidule chez Lidl. On se retrouve dehors avec le cafouillazibule à la main et on se demande soudain quelle idée saugrenue nous est passée par la tête d’acheter ça...  Et plus fort encore, il arrive même parfois qu’on en ait l’utilité. Incroyable non ?).

(D'ailleurs en ce moment j'ai vu des bacs entier de ces petits machin à 3 euros chez Giffi.)

Si vous avez pas, tant pis, découpez des cercles de 10 centimètres de diamètre environ (prenez une sous tasse par exemple, de la bonne dimension, posez-le sur la pâte et coupez autour (moi c’est comme ça que je faisais quand j’avais pas encore trouvé le truc de la mort qui tue à prix misérable chez Lidl. Ils sont forts ces Allemands. Vous allez juste acheter des pommes, et vous revenez avec un bidule que vous saviez pas, le matin même, que ça existait, mais, qui, soudain, quand vous l’avez vu dans les bacs, vous a paru indispensable).

Après, et ben c’est tout simple :

Mettez votre four à chauffer à thermostat 6 (ou 180°) et sur chaleur tournante si vous avez.
Sortez une grande plaque et couvrez-la de papier cuisson.

Formez les chaussons en prélevant une bonne cuillère de votre appareil et en le déposant dans votre cercle de pâtes (donc pas jusqu’au bord) repliez le cercle et soudez les bords avec les doigts. (Avec les doigts j’ai dit pas une lampe à souder !)

Posez-les sur la plaque.

Quand vous avez terminé, munissez-vous d’un petit bol, cassez votre œuf (ah non ! Ça va pas recommencer au fond !) séparez le jaune du blanc. Conservez le jaune dans le bol, ajoutez-y une cuillérée d’eau, touillez avec une fourchette, puis, à l’aide d’un pinceau (oui, oui, un pinceau, la cuisine et la peinture ont beaucoup plus en commun qu’on le croit, la preuve on trouve des croûtes dans l’une et dans l’autre) badigeonnez artistiquement vos petits chaussons (j’insiste, artistiquement, que le geste soit aérien et léger, presque une chorégraphie).

Bon alors je vous le dis tout de suite, le jaune d’œuf ne va pas changer foncièrement le goût de vos chaussons, mais leur conférera un aspect luisant, lustré et appétissant du plus bel effet.

Eh bien maintenant, il ne vous reste plus qu’à enfourner... Pour le temps de cuisson, je dirai une vingtaine de minutes, mais c’est pas précis, précis, ça dépend de votre four. Le temps de cuisson, c’est un peu « a bisto de nas » comme on dit chez moi (traduisez « à  vue de pif »). Quand vos chaussons ont une belle couleur dorée et luisante comme il faut, arrêtez-les avant qu’ils ne soient trop cuits. Testez quand même la pâte avec un couteau pour voir si elle est cuite, et sortez du four.

Vous pouvez les servir tout de suite, ou bien les garder de côté et les faire réchauffer avant de les servir accompagnés d’une salade (si, si, une salade, c’est vert et c’est très bon ).

Régalez-vous bien !

Galufrement votre !

Jean-Luc Marcastel











3 commentaires:

  1. Nous aussi je pense qu'on rentre dans la catégorie des galufres mais à San Francisco !
    C'est bien parti pour suivre blog et recettes. Petit détail : je vous lis sur mac/Chrome et les ingrédients écrits en bleu ben ça fait pleurer les yeux plus surement que les oignons...
    En tout cas merci et longue vie à ce blog !

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    1. Bonsoir Claire.
      Whaoo ! De San Francisco ! On commence à peine et notre blog est déjà internationalement connu. La vache (de Salers).
      Merci pour le retour Claire et j'ai pris bonne note pour le bleu et je l'ai changé.

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    2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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