mardi 1 mars 2016

Slices au Caramel et à l’orange





Salut les galufreaux !

Alors, vous vous demandez sûrement d’où vient ce mot barbare.

Slice.

Ça sonne un peu tranchant, comme un couteau, mais en fait ça n’a rien de coupant, c’est même plutôt carrément doux et délicieux.

Ça nous vient d’Angleterre.

Ah l’Angleterre ! Le Pays du Roi Arthur, d’Ivanhoé, de Robin des bois, de Sherlock Holmes, de Miss Marple, de Doctor Who, de Sir Richard Francis Burton, Lord Greystoke alias Tarzan, et des Avengers (Attention, je ne parle pas des super héros mais de "Chapeau melon et bottes de cuir"... Ah Miss Peel !)... D’ailleurs, Miss Peel n’oubliait jamais de prendre son thé, et avec, des petits gâteaux... J’adore l’Angleterre !

Et donc, pour accompagner notre thé et faire venir Miss Peel, je vous propose aujourd’hui des Slices au caramel et à l’orange...



Les Français, peut-être à cause d’Azincourt, ou de Waterloo (les rancuniers), disent que les Anglais ne savent pas cuisiner et vouent, à la cuisine Grand-Bretonne, une sorte de dédain vaguement teinté d’un mépris aristocratique... Après tout, les Anglais ont peut-être eu Wellington, mais nous, nous avons eu Vatel ...

Et pourtant... Pourtant les Anglais ont, à l’heure du thé, des fulgurances de génie... La preuve.

Alors je vous préviens, les Slices, au niveau calorique, c’est pas des digestive biscuits (qui sont déjà pas mal)... On est largement au dessus... Vous n'imaginez pas.

Vous allez rapidement comprendre.

Et ce soir, Angleterre oblige, nous avons recruté un auxiliaire anglais pour gonfler notre équipe... Comment vous appelez-vous Monsieur ?... Jack ? Jack quelque chose ? Non, Jack tout court. Vous avez un surnom, mais vous ne voulez pas le divulguer ici ? Très bien c’est vous que ça regarde... Et, heu, très joli votre haut de forme, ça fait très chic en cuisine, vous ne voulez pas l’enlever, non ? Ah... Bon très bien, et heu, oui j’ai vu que vous aviez un couteau... C’est très bien, ça peut toujours servir... même si là, tout de suite, je vois pas trop... Enfin si je vois passer un truc qu’on peut possiblement découper en rondelles, je vous le dis.



Donc, ce soir nous allons essayer de prendre ce léger accent britannique qui sied si bien aux ressortissants de Sa Majesté quand il s’exprime en français (un petit côté David Niven).

Well,  everyone is here ?

Mister Yeti ? Miss Ylang Ylang ? Mister Peanuts ?

Perfect... The cooking begin ! (rire diabolique de sectateur fou).

Miss Ylang Ylang, veuillez nous présenter les ingrédients avec votre délicatesse coutumière... (vous êtes très en beauté aujourd’hui, on vous l’a dit ? Et cette robe vous va à ravir...)



Les Ingrédients : (pour un plat de 18cm X 18cm environ)

Pour la pâte :

175 g de farine T55
125 g de beurre ramolli
50 g de sucre en poudre
1/2 cuillère à café de cannelle en poudre.
1 pincée de sel.                   
      
Vous comprenez mieux à présent... Et attendez, ce n’est pas fini.
Monsieur Jack, cessez donc de regarder Mis Ylang Ylang comme ça et de jouer avec ce couteau, vous allez finir par vous couper !

Pour le fourrage : (les choses sérieuses commencent).

125 g de beurre (oui, oui, là aussi il y a du beurre, et non ça ne suffisait pas !).
  125 g de sucre roux en poudre
  2 cuillères à soupe de sirop de sucre.
15 cl de lait concentré non sucré.
Le zeste râpé d’1/2 orange non traitée.

Pour le Glaçage : (vous ne croyiez quand même pas que j’allais m’arrêter en si bon chemin !)

200 g de chocolat noir.

Bon, alors voyons...

Monsieur Jack ! Puisque vous êtes notre invité cette semaine,  voudriez-vous,  je vous prie, verser dans un saladier la farine, les 125g de beurre coupé en petit morceau (oui, vous pouvez couper le beurre)...  Ah vous avez une façon intéressante de couper le beurre, c’est très... comment dirai-je... appliqué... Euh... impressionnant...

Bon, ben, passons à quelque chose de plus neutre avec le sucre en poudre ça calmera un peu les ardeurs de chacun hein...  et Mademoiselle Ylang Ylang va nous passer la cannelle (elle passe la cannelle comme personne)...



Ah non... Non, monsieur jack ne... Ah ben voilà ! J’avais oublié de vous dire, Miss Ylang Ylang maîtrise à la perfection les arts martiaux de ses ancêtres et elle aime peu qu’on pointe un couteau vers elle... Il faut être attentif Monsieur Jack... Vous n’imaginez pas ce qui est arrivé au dernier qui lui a pointé un couteau sous le nez...

Non, Miss Ylang Ylang, c’était pour rire, notre ami n’avait pas envie de vous importuner, c’est de l’humour anglais... Non, ne faites pas ça avec ce couteau ce n’est pas gentil et c’est un blog autorisé au moins de 15 ans, c’est promis, il ne recommencera plus...

Bon, reprenons...

La pincée de sel, voilà, c’est bien, et maintenant, Miss Ylan Ylang, avec vos doigts de fée asiatique, malaxez et émiettez donc cette pâte en petits morceaux...

Pendant ce temps, Stupid ! Euh je veux dire Mister Peanuts... Prenez donc ce plat de 18X18 environ,  coupez une feuille de papier cuisson et étendez-le sur le fond et les bords (tant mieux s’il déborde.)

Oui ça va... C’est pas mal... Si, si, j’avoue, cette fois vous l’avez bien fait....

Préchauffez le four à 180° (thermostat 4).

Bon, maintenant, ça va aller très vite... Monsieur Yéti, vous qui savez mieux que personne écrabouiller et concasser, tassez-moi donc cette pâte en miette au fond de ce plat pour faire une couche homogène... et évitez de mettre des poils partout je vous prie ! J’espère que vous vous êtes bien épilé et lavé les mains avant... Oh ! Oui et c’est pas la peine de « grumpfer » comme ça avec un air malheureux je ne veux rien savoir.

Et quand vous aurez fini, enfournez donc cette base dans le four pour 25 minutes. Une fois les 25 minutes écoulées (et une bonne lecture....) attendez que cette base refroidisse (mettez - la dans un endroit frais).



Nous allons passer au fourrage.

Comment Mister Jack ? Non,  non, non, nous ne fourrons aucun être à sang chaud mais un gâteau, rangez ce couteau, vous rendez Miss ylang-ylang nerveuse et quand elle est nerveuse ça peut mal finir.

D’ailleurs, Mister Jack, vous êtes anglais isn’t it ? Le caramel, ça doit donc vous connaître.

Comment ça non ? Votre rayon c’est plutôt la viande. Je ne veux pas savoir, aujourd’hui ce sera le sucre et le caramel. Tout anglais qui se respecte connaît le caramel. Le fameux Toffee anglais...

Alors, voyons...

Dans une casserole, coupez 125gr de beurre (ah vous voyez, heureux garçon, que vous allez pouvoir couper quelque chose avec ce couteau qui ne réplique pas avec des manchettes de karaté.)

(Eh oui,  j’ai bien dit encore du beurre. Quand je vous ai dit que ce n’était pas léger léger.) Ajoutez-y 125g de sucre roux en poudre et deux cuillérées à soupe de sucre liquide (j’espère que vous avez ça, vous savez, le sucre de canne, celui que vous mettez dans le mojito).

 Et comme nous trouvons que tout ça manque un peu de lipide (vous aussi, vous vous disiez que c’était un peu light, hein ?) nous allons donc rajouter 15cl de lait concentré non sucré.

Il nous manque l’ingrédient miracle qui va donner à nos gâteaux tout leur caractère... Le zeste de notre orange non traitée.



Bon, Monsieur Jack, je sais que ce n’est pas votre spécialité, mais peut être serez-vous disposé à  écorcher cette orange innocente malgré ses cris d’angoisse et d’indignation...





Et maintenant , portez tout ceci à ébullition et laissez le blouboutez (oui « bloublouter », j’insiste) en tournant tout le temps pendant un bon quart d’heure, le temps que le mélange épaississe et roussisse, mais sans brûler... (Non, Monsieur Jack, on ne commence pas à faire des bêtises avec son couteau on surveille la casserole sans jamais la quitter des yeux... Si ça brûle je vous teindrai pour personnellement responsable.)

Ça sent-bon hein ? Cette odeur de caramel à l’orange, c’est délicieux... Ça vous mettrait l’eau  la bouche, tiens, pour un peu, on se tiendrait moins, on en baverait... D'ailleurs Monsieur Yéti en bave déjà.

Une fois que le mélange a pris une belle couleur dorée et a épaissi, arrêtez le feu et versez-le sur votre fond de pâte de manière à ce qu’il soit de la même épaisseur partout.



Voilà, c’est parfait. Mettez-moi donc tout ça au frigo une bonne heure le temps que le caramel refroidisse.

Well done ! Vous pouvez prendre une pause, et, je ne sais pas moi, lire un bon livre ou une bonne BD... (Pas la peine que je vous dise lesquels..).

Bon, maintenant, Miter Yéti, oui, vous, le poilu, puisque vous concassez comme personne, cassez-moi donc 200g de chocolat noir... Ah vous faites ça bien ! Cette allégresse sauvage que vous déployez dans cet exercice me laisse pantois ! Tarzan n’a qu’à bien se tenir.



Vous avez fait ça très bien... C’est parfait.

Bon, maintenant, vous Mister Peanuts.... Euh non peut être pas... Disons plutôt Miss Ylang Ylang....Vous, fille des dragons, la chaleur c’est votre rayon... Faites donc fondre le chocolat au bain-marie (oui, le bain Marie, j’insiste)...

Une fois votre chocolat fondu de manière homogène (oui, j’aime bien le mot homogène), ressortez votre plat du réfrigérateur et devinez... Oui, c’est ça, faites couler votre chocolat dessus et étendez-le de manière plus ou moins artistique selon vos capacités (si vous êtes  fort, vous pourrez même faire de jolies vagues dessus, mais préoccupez-vous surtout que le chocolat soit bien étendu de manière... ho-mo-gène ! (répétez en cœur !  Oui c’est ça.)



Et vous, Monsieur Yeti, qui vous y connaissez en froid, remettez-moi donc tout ça au frigo.

Quelques heures plus tard... Après que Monsieur Jack ait encore une fois joué avec son couteau trop près de Miss Ylang Ylang pour entretenir l’amitié Sino-Britannique et que cette dernière ait répliqué par quelques bonnes prises de Kung-Fu  pour lui apprendre la politesse de l’empire du Milieu...

Et bien sûr, il a fallu que Mr Yéti se mette de la partie avec son enthousiasme habituel...

Il n’y a que Mister Peanuts qui est resté sagement hors de la mêlée...

Well...  Mister Peanuts, ramassez donc le couteau de Mister Jack, il va nous servir. Sortez du frigo cette délicieuse préparation. Oui, le chocolat a bien durci, il est maintenant craquant à souhait...

Nous allons donc sortir notre plaque de slice de notre moule, la poser sur une planche à découper (ou une autre surface qui ne craigne rien) et coupez donc en carrés de 3X3 ou 5X5, ou en rectangle, ou en triangles, pour les plus aventureux, et disposez-les sur une assiette (alors le chocolat se casse un peu, mais c’est pas grave).

Et maintenant, Mister Peanuts, faites-nous chauffer un peu de ce délicieux Darjeeling. N’ébouillantez pas la théière, je vous prie, et installons-nous pour compter les coups... Tenez, passez-moi donc un de ces succulents petits slices craquant en surface, où le chocolat amer cède sous la dent pour nous laisser parvenir au fondant sucré du caramel et de son délicieux petit goût d’orange, et pour finir, au croustillant du sablé parfumé à la cannelle...

Délicious !

Voyez-vous Mister Peanuts, c’est dans ces moments que je me dis que les romains avaient tout compris... La violence oui, mais avec du thé et des petits gâteaux...

Oh ! Vous avez vu la manchette que Miss Ylang Ylang a placée à Mister Jack ? C’est un coup bas... Non, ça doit faire vraiment mal ça.

Oh !  Et la manière dont Mister Yéti a projeté notre fille du soleil levant de l’autre côté de la pièce...

Vous me redonneriez un petit slice ?

Oh! Regardez, elle se relève. Elle a l’air furieuse... Ça va barder. Vous pariez sur qui ?

Il vous resterait un peu de thé ?



Bon appétit les Galufreau ! Et à  bientôt pour de nouvelles aventures culinaires autour du monde....









3 commentaires:

  1. j'aurai pas du venir... mon cardiologue fait une crise cardiaque...

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  2. c'est génial!!! quel humour! par contre bonjour Mr cholestérol!!!
    bonne journée
    danièle

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  3. Je suis scotchée.. du beurre partout.. de l'humour..
    Cette recette à vraiment été faite avec Amour!
    Merci pour ce partage..je cours à la cuisine..

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