La
recette de la galette des rois façon Louis et Jean-Luc.
(Pour la petite histoire, il faut dire que
mon fils, Louis, grand cacaologue, cacophile et cacaovore devant l’éternel, adore faire des gâteaux.
Cette recette de galette au chocolat est donc la sienne, à laquelle je me suis
permis d’apporter ma petite touche personnelle en rajoutant l’orange et un peu
de rhum... On ne se refait pas...)
Mais tout
d’abord, avant la nourriture du ventre, celle de l’esprit...
Ah la
galette ! L’épiphanie... Qui, de nous tous, n’a pas des souvenirs de
galettes des Rois chez Mamie, ou chacun d’entre nous, même les plus
républicains, espérait être le roi ou la
reine du jour. N’êtes-vous pas passés sous la table pour annoncer les noms des
convives, quand on demandait « Et cette part c’est pour qui ? ».
Généralement c’était toujours le plus petit qui s’y collait et comme j’ai
grandi vite, j’y ai échappé très tôt. Chez ma grand-mère à moi, nous mangions
une couronne, spécialité Limousine, pas une galette à la frangipane, mais une
chose était sûre, elle était truffée de fèves. Il devait y avoir plus de fèves que
de convives, pour éviter qu’un seul des enfants présents n’ait la sienne et
éviter les disputes et les déconvenues. Elle était comme ça ma grand-mère...
Des fois je me suis même retrouvé avec deux fèves dans le même morceau,
heureusement, à l’époque, elles étaient
en plastique, ou nous y aurions laissé quelques dents.
Mais connaissez-vous
l’origine de la galette, mécréant que vous êtes ? Vous savez, bien sûr,
même les plus païens d’entre vous, que l’épiphanie fête, dans la religion
chrétienne, la venue des Rois Mages en Galilée pour offrir des présents (l’or,
la Myrrhe et l’encens) à Jésus et le reconnaître comme le Messie.
Ce que vous ne
savez peut être pas, c’est que cette coutume recouvre une tradition plus
ancienne (comme beaucoup de nos traditions et de nos fêtes religieuse d’ailleurs)
celles des Saturnales, une fête dévouée, comme son nom l’indique, dans la Rome
antique, à Saturne, du 17 au 24 décembre, pendant le solstice d’hiver. Dans
chaque familia (la famille romaine étendue, comprenant les parents la
domesticité, les esclaves) on y partageait une galette dans laquelle se
trouvait... une fève. Celui qui gagnait la fève devenait, quel que soit son
rang d’origine (même esclave) le roi du jour et on comblait ses désirs (une
sorte de jour des fous en sommes). On dit même qu’un enfant passait sous la
table pour attribuer les morceaux... Comme quoi les traditions ont la vie dure.
Ce n’est pas
la seule fête païenne à avoir été recouverte par une fête chrétienne, loin de
là, les religions sont ainsi faites que les nouvelles remplacent les anciennes.
La fête gauloise de Samonios, par exemple, est devenue Toussaints, celle de
Beltaine la Saint Jean...
Mais foin de
tout cela, me direz-vous, nous ne sommes pas là pour prendre un cours
d’histoire, mais pour faire une bonne galette, et une bonne galufrade, alors
qu’attendons-nous ?
Je vous
reconnais bien là, Galufres que vous êtes ! Je vous ai compris !
(Comme disait un célèbre grand personnage à casquette) et donc, commençons.
Ingrédients
Bon alors là,
c’est vrai, une fois n’est pas coutume, je sais qu’on peut faire sa pâte
feuilletée soi-même, mais honnêtement, à part pour la fierté de l’avoir fait,
et aux vues du temps et de l’énergie dépensés, je suis très lâche et j’achète
ma pâte feuilletée toute prête au
supermarché de mon quartier. Le Bon Dieu ne m’en voudra pas pour ça (enfin
j’espère).
Donc :
Pour la
Pâte :
2 pâtes
feuilletées prêtes à l’emploi (moi , je prends la pâte feuilletée épaisse « Tablier
Blanc » de chez Leclerc mais vous faite comme vous voulez, comme je l’ai
déjà dit, je n’ai d’action chez personne).
Pour le
fourrage :
70 gr de
beurre
70 gr de sucre
en poudre.
3 jaunes
d’œuf.
50 gr de
poudre de noisettes
20 gr de
poudre d’amandes
100 gr de
chocolat noir pâtissier.
1 cuillère à
soupe de Rhum
Le zeste
d’une orange non traitée.
La chair
d’une orange hachée.
Allez, on se
lance.
Tout le monde
à ses ustensiles ? Même Monsieur le Yeti, là, à côté de Mr Peanuts, oui,
vous, l’hirsute avec du poil partout ! Bon, alors on peut y aller ?
D’abord
munissez-vous d’un saladier (mais si,
vous avez ça, même les plus réfractaires
à la salade, on ne peut pas vivre sans ça ! Enfin si, on peut, mais
moins bien, même les célibataires endurcis qui ne veulent pas entendre
prononcer chez eux le mot « salade »).
Versez-y le sucre.
Bon jusque-là
ça va, vous suivez ? Vous aussi le Yeti ? Bon alors on continue.
Maintenant ça
va être un peu plus technique, il va falloir casser deux œufs (Ah non hein ! Ça va pas recommencer
maintenant, l’humour gras c’est sympa de temps en temps mais à dose
homéopathique) et séparer les jaunes des.... Blanc... Bon ben là c’est trop tard pour
Monsieur Yéti, y peut recommencer.
À part
Monsieur Yéti tout le monde sait séparer les jaunes des blancs ? Alors,
allez-y. Et n’oubliez pas, seulement les deux premiers, on garde le troisième
pour plus tard. Tant pis pour Monsieur peanuts qui a démarré trop vite, il va
pouvoir aller chercher un autre œuf).
Fouettez un
peu les jaunes (non... Mais non c’est pas ce que vous pensez... et rangez-moi
ce fouet et arrêtez de poursuivre Miss Ylang Ylang espèce de grand
malade !) et versez-les avec le sucre.
Bon, on y est
tous, même Monsieur Yéti a récupéré son retard ? Comment ça grumpf ?
Ah ben oui, le jaune, ça colle aux poils... on n’a pas idée aussi, d’être velu
à en concurrencer une carpette angora.
Coupez 70 gr de beurre, et tant que vous avez
un couteau à la main, acharnez-vous sur
ce pauvre morceau de matière molle et sans défense pour le réduire en petits
morceaux que vous intégrez à votre précédente préparation.
Ouvrez sauvagement votre sachet de poudre de noisette (pourquoi je dis sauvagement moi ? Non ! Non monsieur Yéti c’était pour plaisanter ! Je... Ah ! Non, la vraiment, c’est dégoûtant, vous en avez plein les poils et en plus, la poudre de noisette, c’est pas donné alors...) et celui de poudre d’amande et versez dans votre précédente préparation 50 gr de la première et 2Ogr de la seconde comme indiqué plus haut.
Tant qu’on y
est, prenez votre bouteille de rhum
(et non, non, je vous interdis d’en boire maintenant, et puis en plus c’est du
rhum de cuisine, on va quand même pas y mettre du Don Papa, du Kraken ou un
rhum vieux, faut pas exagérer) et versez-en 1 ou 2 cuillères à soupe dans la préparation.
Maintenant,
tournons un peu notre attention vers cette orange
qui essaie de se faire oublier.
Choppez l’orange d’une main ferme avant qu’elle
ne se doute de ce qui va lui arriver. De l’autre attrapez une râpe fine (genre
celles pour râper les fromages à pâte très dure, comme le parmesan, pas celle
pour râper le gruyère) et râpez le zeste de l’orange directement dans la
préparation. Ignorez ses cris abominables d’écorchée vive (je sais c’est
terrible, le cri de l’orange râpée, mais dans la cuisine, il faut s’endurcir...
C’est ainsi, les hommes dominent les légumes et les fruits, c’est dans l’ordre
des choses. Songez que sur une autre planète, des oranges gastronomes râpent
peut être des humains pour améliorer le fourrage de leurs galettes des rois du
potager... Rappelez-vous de "La Chose Venue d'un Autre Monde ! ". Alors pas de pitié !
Bon, trêve de
délire : Pelez l’orange
maintenant débarrassée de son premier manteau pour la mettre à nu (oui là, ça
devient un peu chaud, on risque de se faire censurer, faut y aller molo Lionel,
pas de string pour l’orange).
Et là, ça vire à la « vendredi 13 » (Oui dans les vendredi 13, film à la morale finalement très conservatrice, dès qu'une fille s’effeuillait un tant soit peu, c'était donc qu'elle avait des mœurs légères et généralement, elle mourait dans les 10 minutes suivantes tuée par l'abominable maniaque).
Munissez-vous d’un couteau bien tranchant et hachez là
en tout petits morceaux, presque de la purée d’orange que vous intégrerez à son
tour à la préparation.
Et maintenant,
devinez... Oui, vous touillez ! Encore !
Ensuite, cassez 100gr de chocolat noir pâtissier dans une casserole et faites le fondre au bain Marie... (Bon alors, si vous ne savez pas ce qu’est le bain-marie, je renonce et non je ne ferai pas d’humour douteux là-dessus).
Une fois ceci fait (non monsieur Yéti je ne veux même pas voir ce que vous avez fait avec le chocolat, ni si vous ressemblez à un oiseau mazouté. S’il y a un enfer sur cette terre je suis sûr qu’il est peuplé de Yétis touillant du chocolat...) versez donc votre chocolat dans la préparation et touillez une fois encore (on ne s’en lasse pas).
Mais cette fois c’est la dernière.
Une fois que votre préparation est homogène, attention, ça devient très technique... Tiendrez-vous la pression ?
Une fois cette
précaution prise, et bien sélectionnez donc un moule à tarte (ou le seul que
vous ayez en votre possession) et étalez dessus la première pâte feuilletée en
la gardant, bien sûr, dans son papier cuisson dont vous recouvrirez le fond du
moule. Assurez-vous aussi que votre pâte remonte bien partout sur les bords (il
va valoir fermer).
Ensuite, pour
ceux qui, contrairement à certains de ma connaissance, n’ont pas mangé
l’appareil tout cru (vous voyez de qui je parle Monsieur le Yéti), vous pouvez l’étaler
sur le fond de tarte.
Non !
Non, ne déroulez pas encore la seconde pâte ! Vous avez oublié la fève (ou
les fèves, si vous êtes comme ma grand-mère et que vous ne voulez pas faire de
jaloux).
Voilà qui est
réparé.
Bon, une fois
le nombre de fèves désirées enfoncées dans l’appareil, recouvrez le tout avec
la seconde pâte, soudez les bords avec vos petits doigts à vous, en faisant un
petit bourrelet (j’ai dis petit). Faites quelques jolis dessins sur le
dessus... Non ! Lionel non, tu as interdiction de dessiner ce gros monstre
pour faire pleurer ton petit frère !
Enfin, la
touche finale. Cassez le dernier œuf,
séparez une fois de plus le jaune du blanc (vous pouvez garder les blancs dans
une coupelle, ça peut servir à faire de délicieuses meringues à la pistache en
cinq minutes dont je vous donnerai la recette une autre fois).
Délayez votre
dernier jaune d’œuf avec une cuillère
à soupe d’eau, et badigeonnez-le sur votre galette à l’aide d’un pinceau... Et non, pas d’une
patte velue c’est dégoûtant !
Après... Eh
bien ! Après ne reste plus qu’à mettre au four pour 30 minutes environ.
Surveillez néanmoins la cuisson et restez
dans le secteur, on ne sait jamais, les pâtes feuilletées réagissent
différemment selon les marques et leur temps de cuisson peut varier.
Maintenant
vous n’avez plus qu’à attendre, alors, un bon livre, une bonne bande dessinée
vous attendent... et justement ça tombe
bien parce que j’en ai à vous conseiller... « Tellucidar » de Jean-Luc Marcastel aux Editions Scrineo, ou
bien « Le Mausolée
d’Halicarnasse » de Lionel Marty, aux éditions Delcourt ou encore « Le Livre de Piik » tome 1 de
Cécile Brosseau aux éditions Bamboo par exemple ou ... C'était la coupure pub.
Et là, vous
allez sentir une délicieuse odeur monter progressivement de votre four et
envahir toute votre cuisine, cette odeur de chocolat et d’orange mêlés qui se
marient si bien et vous entraînent dans leur ronde... J’en salive d’avance...
Ça y est,
c’est terminé !
Ah chouette,
ça tombe bien, je commençais à avoir de nouveau faim...
Et cette part,
c’est pour qui ?
Pour la
Galufre bien sûr !
Mais comme
disait le sage Kidordîn : « Bien fou le roi de la galette qui se
croit roi du monde ». Des paroles pleines de bon sens que certains de nos
politiques devraient ruminer plus souvent.
Alors cette
part, elle vient ?
Oh les copains
j’ai cinq fèves !
Galufrement
vôtre.
Jean-Luc
Marcastel.
Je bave d'envie
RépondreSupprimerCa y est ! Je l'ai testée !!! La recette est validée, par moi meme et par mes 2 hommes ! Un délice, le goût m'a fait penser à celui des Pim's ! Par contre j'ai pour habitude de réduire la quantité de sucre des recettes, et la j'ai mis 40g au lieu de 70g. Je pense que c'était une erreur car du coup l'amertume de l'orange etait bien prononcée. En tout cas je vais pouvoir la faire découvrir a mes collègues de sport mercredi prochain. Eh oui j'ai trouvé un sport où le moindre prétexte est bon pour faire un pot (épiphanie, mardi gras, Pâques, bref toutes les fêtes religieuses ou non, et puis aussi veilles des vacances par exemple ...!)!!!!!! Et on essaye d'emmener des bonnes choses faites maison, tant qu'à faire ! Bon du coup on perd pas forcément de poids. Maintenant que j'y réfléchis je me demande même si j'en ai pas pris...bref, Je vous dirai si cette galette rencontrera un succès donc ! Merci Jean Luc !!!
RépondreSupprimerContent que ça vous plaise !
RépondreSupprimerMais oui,moins de sucre l'orange ressort plus mais c'est bon aussi.
Pour le sport ce n'est pas grave. Si vous ne prenez pas de poids
J'ai compris ça aussi. Pour faire une bonne Galufrade de temps en temps et ne pas prendre de poids, il faut se ddépenser, du coup, 1 heure de piscine et une heure de musculation par jour... et on peut galufrer raisonnablement sans prendre un gramme.
Content que ça vous plaise !
RépondreSupprimerMais oui,moins de sucre l'orange ressort plus mais c'est bon aussi.
Pour le sport ce n'est pas grave. Si vous ne prenez pas de poids
J'ai compris ça aussi. Pour faire une bonne Galufrade de temps en temps et ne pas prendre de poids, il faut se ddépenser, du coup, 1 heure de piscine et une heure de musculation par jour... et on peut galufrer raisonnablement sans prendre un gramme.